About decline - fragments -
(Notice, collection du Musée des Abattoirs Museum)

  "Gaël Bonnefon est d’une génération d’artistes qui recourent à la photo pour exprimer leur sentiment d’un monde qui court au désastre, dans lequel ils ne se reconnaissent pas et où ils n’ont pas leur place. "Voici un monde usé, tendu, éreinté, écrit-il, mais qui ne meurt pas", donc sans espoir de renaissance. Ni échappatoire : indigestion et gueule de bois sont le prix à payer.
Succession de flashes hallucinés de la vie au jour le jour, le flot des images forme un long poème, d’un romantisme noir. Les scènes photographiées saisies au vol sont au maximum sur l’échelle de l’intensité, même et surtout s’il ne s’y passe rien. Car Gaël Bonnefon a sa propre idée de l’instant décisif, qu’il ne considère pas en observateur extérieur mais qui le concerne entièrement. Ses photos ne livrent pas seulement sa vision du monde, mais disent avec force -hurlent- comment il s’y sent.
  Leur tonalité crépusculaire est accentuée par l’usage d’appareils photo rudimentaires, de films périmés, qui donnent des images brutes, mal définies, où le flou, la surexposition, les aberrations de l’objectif, les bascules de couleur... dissolvent les formes, modifient les couleurs, abolissent les nuances et laissent une large part aux accidents et autres aléas. Les images sont maltraitées, sales, à vif, comme les personnes qui s’y trouvent. Elles font surgir une réalité d’autant plus poignante qu’elle semble incertaine : ce qu’elles perdent en réalisme, elles le gagnent en force
d’évocation.
  La fiction, l’onirique, se mêlent au réel pour amorcer des récits : un attelage fantomatique attend
ses passagers pour le Royaume des morts, un parking glauque prend l’allure d’une scène de crime. Cette puissance imaginaire est accentuée par l’indéfinissable étrangeté due au traitement croisé (développement d’un film diapo dans un bain pour négatif), qui contribue à ce basculement dans l’irréel des scènes les plus quotidiennes. L’image composite qui en résulte, en mixant positif et négatif, rompt l’alternance qui est le principe même du dispositif photographique.
  L’univers de Gaël Bonnefon ne se situe pas d’un côté ou de l’autre du miroir, dans le réel ou dans le rêve, mais simultanément dans les deux, inextricablement mêlés. "Ce projet photographique,
écritil, évoque explicitement la puissance imaginaire du double".
François Saint Pierre


 

Elegy for the Mundane
Michaël Soyez (texte de l'exposition à la Galerie du Château d'Eau 2019)

Mélancolie du crépuscule
Sébastien Porte (Télérama n°3163)

"Elegy for the Mundane" les aspérités d'un même monde
Julien Hory (Fisheye magazine)

Entre les gens
Paul de Sorbier (texte de l'exposition, Maison Salvan)

Douceurs de la vie violente
Fabien Ribery (L'intervalle)

Elégie du quotidien
Mickaël Soyez (catalogue, Château d'eau)

Une poétique de l'accident
L'intervalle (Entretien par Fabien Ribery)

About decline
(Texte de l'exposition / Galerie du Château d'eau)

Temps Zéro
Mina Lenvka (site web)

Elle est où la baballe?
Olivier Michelon (catalogue, Afiac 2013)

Les herbes fauves
Arnaud Fourrier (catalogue, Afiac 2013)

About decline - fragments -
François Saint-Pierre (notice, collection du Musée des Abattoirs)

59 km
Michel Métayer (Cheminements 2011)

L'entraînement
David Chaignon

About decline
Marine Eric (exposition Jeune création, Le Centquatre)